Gunpowder, blood, alcohol ; distress, sadness, deceptiveness ; spirit of revenge, spirit of justice, spirit of Nation: here's the first episode of it's CRAP named « Le capitaine est triste ».
Every song and lyrics on this page are (c) 2005, it's CRAP, unless said otherwise ("cover of ..."). See index page for legal matters.
These songs are dedicated to the memory of Yann, former guitarist of les Pictons parti sans dire adieu in April 2005.
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Sexe : pas assez. Alcool : beaucoup trop (version 2)
Cramponné à ton fusil,
Sous les bombes le ciel est gris.
Tu luttes pour survivre,
C'est drôle, car tu n'as plus rien à vivre.
Soldat perdu, tu erres dans les rues
Soldat perdu, sans aucun but
Soldat perdu, des décombres à perte de vue
Soldat perdu, un autre soldat perdu
Depuis les airs, tu observes les lumières,
Juste avant de les réduire en poussière.
Tu repenses à ta maison et tu y es à la rue,
Loin des yeux, loin du cul
Tu voulais y rester en l'honneur d'un idéal,
Et transformer ta destinée en image d'Épinal.
Mais le temps passe, l'alcool prend soin de toi,
Même si ton âme trépasses, t'es toujours là.
Tu déambules ce soir dans ta ville,
Comme un soldat perdu dans un dédale sans fin.
Et tu regardes encore le Pont d'Pierre ou bien l'Ill,
avec à l'esprit quelque projet malin.
(Image: FLAK shots seen from a B-24 of the 486th Bomb Group USAAF, European TO 1945)
Pourquoi toujours se contraindre
À être à l'affût du mauvais coté ?
Inutile de réfuter, de feindre,
Car bel et bien je t'ai ferré :
Du godet à moitié plein,
La portion absente tu retiens.
J'ai beau te le dire
Tu ne bifurque pas pour un sou.
Et ce n'est pas médire,
Tu vois le mal partout.
Tu n'es jamais béat et apaisé,
Un racle-denier des petites attentions.
Sempiternellement à t'ulcérer,
Pingre absolu en matière d'affection,
Nul ne peut t'effleurer
Sans être inondé d'appréhension.
Ton petit jeu du mieux-disant misanthrope,
Ne m'inspire qu'une atrabilaire humeur.
Bazarde sur-le-champ tes théories amétrope,
Remise ton dérisoire air accusateur
Faute de quoi tu iras au placard,
Faute de quoi je me barre.
J'ai beau te le dire
Tu vois le mal partout.
Ce n'est pas médire,
Tu vois le mal partout.
J'ai beau te le dire
Tu vois le mal partout.
Ce n'est pas médire,
Tu vois le mal partout.
Ainsi que je l'ai prédit
Tu ne bifurqua pas pour un sou.
Je n'avais pas menti,
Tu m'as poussée à bout.
(Image: Last Judgment of a damned king, Bamberg Cathedral, circa 1228)
Elle dort, elle dort, dans son tas de pierre,
Elle rêve, elle rêve, d'une vie de guerrière,
Jouet entre les mains d'Odin,
Partageant le sort des médiocres humains,
Jouet dans le lit de la racaille,
Meurtrie dans ses entrailles,
Jouet entre les mains d'Odin,
Qui ne lui offre qu'un bien tragique destin !
Siegfried tu l'as trahie,
Tu n'as plus rien à faire ici,
Ton châtiment fut mérité,
Une vie n'est pas un jouet.
Elle court, elle court, derrière sa vengeance
Mais la justice existe t-elle en France ?
Nulle Morgane, nul Val sans Retour,
Pour la Kriemhild des années deux-mille,
La vie, et oui, joue des drôles de tours,
Dans les caves des grandes villes !
Jouet entre les mains d'Odin,
Qui n'offre trop souvent qu'un bien terrible destin !
À quatre pattes devant chez moi,
Qu'est-ce que je fous donc comme ça,
Cette fois on ne m'y reprendra pas,
cette fois c'est la dernière fois.
Riesling je t'aime,
Pourquoi tu ne m'aimes pas ?
Riesling je t'aime,
Pourquoi tu me fais ça, à moi ?
Je ne suis pas censée avoir des amis ?
Où sont passés ces malappris ?
Ah je vois un de ces poivrots,
Il a la gueule dans le caniveau !
Je suis dans un lit mais pas sous mon toit,
Qu'est-ce que c'est que ce gars là ?
À jeun j'ai meilleur goût que ça,
Je m'étais déjà dit « plus jamais ça ».
Riesling je t'aime,
Pourquoi tu me fais ça ?
Riesling je t'aime,
Pourquoi c'est comme ça à chaque fois ?
Pauvre vieux débris assis sur ce banc,
Le visage buriné par les tempêtes d'un autre temps,
On te regarde comme un déchet, et pourtant...
De Koufra tu as tenu le serment.
Dans la plaine comme dans le désert,
Pour notre pays, tu as croisé le fer.
Aujourd'hui tu noies tes souvenirs dans la bière,
Seule boisson qui convient à ta pension de misère.
Sur ta parka toute barbouillée,
Se trouvait le drapeau français,
Le drapeau de ce pays,
Pour lequel tu as sacrifié des vies.
Coeur fidèle, tu as tout accepté
Pour ce pays ainsi adopté.
Malgré tout, certains te traitent d'étranger,
Pour eux, tu n'es pas assez bien-né.
On te regarde comme un déchet, et pourtant...
De Mariane, tu fus un fidèle amant ;
Peu importe l'avis de ses enfants,
De la France tu fus le combattant.
(Image: Soldiers going to fight for France at the deadly Chemin des Dames, 1917)
Il fonce, l'esprit gourd
Il est à la bourre,
Sa proie est en fuite,
Le secret s'ébruite.
Le redoutable chasseur
Ne fait plus peur.
Un rude mamelouk,
Perdu au milieu du souk !
Ses griffes acérées
Se sont émoussées.
Ses crocs incisifs
Ne sont même plus défensifs.
Peine afflictive,
Son corps est tremblant.
Peine infamante,
Il devient émotif.
Il marche, il gémit,
Dans la plaine glacée,
L'ancien prédateur
Est maintenant recherché.
Autrefois révéré et chéri,
Plusieurs fois honoré,
Tel un vil malfaiteur
Foule et média l'ont condamné.
Sous ses pas assurés
Le sol s'est dérobé.
Sa vue perçante
N'est plus vraiment accommodante.
Les paladins sont mortels,
Est périssable leur enveloppe charnelle.
La bravoure de ce matin,
Sera la honte de demain.
(Image: Fabulous animals, Ovide raisonné, circa 1380-1395)
Planquée derrière un pot de fleur,
Une vodka citron pour faire passer la peur,
Heureuse d'être en bonne société,
Radieuse d'être si bien entourée,
Elle est fière d'arborer
Les sapes à la dernière mode
Et un rouge à lèvres très convoité...
Dans les autres trouver son identité.
Femme de France des années 2000
La mode pour exister
Exister pour consommer
Emmitouflée dans des étoffes,
Le visage ainsi dissimulé,
Devenue ce qu'ils en attendaient,
Elle voit l'Occident comme une catastrophe.
Pourtant, elle y est née,
Pourtant ses parents ont tout fait pour s'y intégrer,
Mais en guise de rébellion,
Elle accepte de n'être qu'un pion.
Femme de France des années 2000
La furie religieuse pour exister
Exister pour être dominée
Derrière son ordinateur,
Elle ne recherche même plus l'âme soeur,
Pas assez jeune pour attirer,
Pas assez niaise pour intriguer.
Le remariage n'est que pour les hommes,
Seul son vieux chat est là et ronronne.
L'éventail des possibles, pour elle, se taille,
L'avenir fait figure d'un vieux train qui déraille.
Femme de France des années 2000
Le divorce comme préretraite
La retraite comme divorce
Femmes de France des boites de nuits miteuses
Femmes de France des cités glauques
Femmes de France isolées
Femmes de France paumées...
Perdreau, c'était son nom,
Un brave chien, fidèle compagnon.
Il ne jugeait pas Robert son maître
Et protégeait son bien-être.
Attiré par l'oseille,
Un malandrin de Robert s'approcha.
Perdreau lui chopa le bras
Pour cela il est sans pareil.
Robert ne comprit pas
Pourquoi Perdreau fit cela,
Et sans tarder le corrigeât.
Robert ne comprit pas.
Toutefois Perdreau, quoi qu'un peu fataliste,
Ne le prit pas au tragique.
Il sait bien que l'homme est illogique,
Il sait qu'il n'a pas droit à l'humanisme.
Plusieurs fois cela se produisit,
Plusieurs fois le chien se fit rosser,
Pour un voleur un peu effrayé,
Auprès duquel Robert s'excusait.
Que de bavures commettait ce chien,
Pensait Robert se croyant si malin.
Rarement un mordu était honnête,
Mais Perdreau était le trouble-fête.
Incompris, réprimé et battu,
Perdreau se déclara vaincu.
Il cessa de s'activer,
L'info circula vite dans le quartier.
Et Robert fut cambriolé,
Il n'était plus protégé.
Et Perdreau fut corrigé,
Son métier il n'osait plus effectuer.
Une nuit noire Robert fut suriné,
On en voulait à son porte-monnaie.
L'assassin en partant caressa le chien,
Perdreau ne fit rien.
Ils battent leur chien depuis des années,
Et ils sont là à s'étonner
que ce dernier ait des états d'âme,
un certain vague à l'âme.
(Image: Vidocq arresting robbers of the Sénart Forest, near Paris, 1812)
Finie la grande aventure,
le rhum des îles et les coups dur,
Le capitaine s'est rangé,
Morne, les pantoufles aux pieds.
Il savait que ça arriverait,
Et quelque part y aspirait.
Une monde de concorde,
Offert à un ex-lieutenant du désordre.
Le capitaine Haddock est triste,
Il a découvert qu'il peut sourire.
Délibéré abstentionniste,
Il a perdu son idéal du pire.
Fini les red light district,
de tout les ports de l'Atlantique.
Il ne court plus la galipote,
Et se cuite plus dans d'abominables gargotes.
Alors qu'il est maintenant un notable,
Châtelain presque charitable,
Il voit ses vieux compagnons en déroute,
Tel Alan, déjà au bagne, sans aucun doute.
La boisson, son éternel pêché,
Ne saurait même plus l'inquiéter.
Il savoure, sait se délecter,
Sans même tout à fait s'enivrer.
Belle défaite que sa victoire,
Beau cauchemar que de vivre ses espoirs.
Le capitaine découvre l'authentique solitude,
Ayant perdu ses dramatiques habitudes.
Le capitaine Haddock est triste,
Il a découvert qu'il peut sourire.
Délibéré abstentionniste,
Il a perdu son idéal du pire.
Délibéré abstentionniste,
Le capitaine Haddock est triste,
Il a perdu son idéal du pire,
Il a découvert qu'il peut sourire.
(Image: Drawing of Hergé, Les aventures de Tintin et Milou, 1946)
-- Episode 1
